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Moussonvilliers, extension d'élevage et méthanisation
Le regroupement et l’extension d’un troupeau laitier avec projet de méthanisation, concerne le GAEC LEJEANNE basé à Moussonvilliers et a fait l’objet d’une enquête publique.
Les remarques et observations de Perche Avenir Environnement :
Au regard d’un dossier épais et nourrit de données redondantes, nous regrettons à nouveau qu’il n’existe pas de tableaux de synthèse chiffrés pouvant explicitement donner des indications.
1) Le digesteur :
Quel est le volume quotidien traité ? Est-il supérieur ou inférieur à 30 tonnes jours ? En effet ceci est déterminant pour savoir si l’installation est soumise à autorisation ou déclaration. Si le volume annuel (5 634 tonnes) divisé par 365 jours peut laisser sous entendre un volume quotidien d’environ 15 tonnes de matières entrant dans le digesteur. Ce tonnage quotidien de 15 t/j semble incompatible avec un digesteur d’un diamètre de 16 mètres et d’une hauteur de 6 mètres et de ce fait, nous supposons qu’une quantité supérieure à 30t/j entre dans le digesteur et qu’à ce titre, l’installation serait bien soumise à autorisation et non déclaration. Ceci est confirmé par la volonté de l’exploitant de vouloir espacer les chargements de façon à limiter ce travail quotidien.
Dans ce cas, quelles sont les conditions de transport des matières importées sur le site qui vont entrer dans le digesteur ? Est- il prévu un « point zéro » pour suivre éventuellement une augmentation des nuisances odorantes ?
L’arrêté du 10 novembre 2009 fixant les règles techniques auxquelles doivent satisfaire les installations de méthanisation soumises à autorisation en application du titre Ier du livre V du code de l’environnement précise que l’installation est munie d’un dispositif de rétention étanche, éventuellement réalisé par talutage, d’un volume au moins égal au volume du contenu liquide de la plus grosse cuve, qui permet de retenir à l’intérieur du site le digestat ou les matières en cours de traitement en cas de débordement ou de perte d’étanchéité du digesteur ou de la cuve de stockage du digestat. Qu’en est-il ?
En cas de fuite sous le digesteur dont une partie est enterrée, y a-t-il un système de récupération des matières en cours de traitement ?
2) Fosse STO3
Entreposage des effluents ou digestat située à moins de 35 mètres du cours d’eau.
3) Production de biogaz
Nous remarquons, que la quantité de biogaz produite par tonne de matières brute, représente seulement 15 % pour les matières méthanisées par le GAEC LEJEANNE et représentent 85 % pour des matières provenant de l’extérieur.
4) Eau sur le site des Fossés
Teneur actuelle en nitrates 35 mg/L. Il est aussi dit qu’une pollution bactériologique nécessitant un traitement chloré est certainement due au système de traitements de eaux usées domestiques qui doivent être traitées. Cela reste à prouver, même si le puits se trouve éloigné des bâtiments d’élevages, des infiltrations sont toujours possibles.
5) Epandage.
L’extension de l’exploitation (y compris la fusion) prévoit de passer de 340 à 525 animaux.
Cette extension (hors génisses) ne contribue qu’à la production de 15% de biogaz.
A elle seule, l’extension ne justifie pas la création d’une unité de méthanisation, mais elle accroît fortement le risque de pollution sur des zones fragiles et protégées (ZNIEFF, ZICO, NATURA…).
22 îlots sur les 80 pressentis sont concernés par cette nouvelle charge d’épandage. Si cette extension permet de faire des économies d’intrants sur des parcelles précédemment exploitées, elle accroît la pression sur d’autres parcelles et ainsi les risques de pollution.
6) Généralités.
· Quelles sont les surfaces de stockages des dépôts de la société Thury Harcourt situés respectivement à 10 et 20 kilomètres du site d’implantation et leurs sites d’exploitations sont ils aussi proches du lieu d’implantation ? Cette question vise le coût énergétique des camions transportant les plaquettes au regard de 2000 m3/an qui seraient traités sur le site d’implantation.
· D’avril à juin, l’exploitant compte alimenter le digesteur par herbe provenant de 20 hectares pour espérer 15 tonnes à l’hectare. Quid en période de sécheresse ? Est-ce que l’investissement travail + dépense énergétique + éventuels intrants est justifié par une production de biogaz supérieure à cet investissement ?
· Une culture pourrait être implantée en intermédiaire après la récolte du maïs pour être introduite dans le digesteur. Si cela permet d’éviter le sol nu et le rendement étant estimé à 3 tonnes à l’hectare sur maximum 30 hectares, est-ce que l’investissement travail + dépense énergétique + éventuels intrants est justifié par une production de biogaz supérieure à cet investissement ?
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