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Déchets nucléaires, toujours pas de solution
« La gestion des déchets nucléaires nécessite de développer un effort d’explication : pour 60 à 70 % des Français, il s’agit de l’argument le plus convaincant contre le nucléaire ». Extraite du rapport Roussely, cette constatation n’est pas suivie de propositions, si ce n’est « d’établir un portail Web national, animé par le nouveau Ministère de l’Energie, qui mettrait à disposition des informations fiables et multiples. Parallèlement, il est proposé de lancer un programme national d’éducation à l’énergie et aux métiers de la filière énergie, en milieu scolaire, dès l’école primaire »….
Peut-être dans le cadre de l’éducation à l’environnement ? Étant entendu qu’aujourd’hui nos dirigeants considère le nucléaire comme une énergie propre…
MJF FlahaultDe la mine aux déchets (FNE)
L'uranium que nous utilisons vient du monde entier, sauf de la France. Au Niger, les conditions d'extraction par AREVA sont scandaleuses pour la santé des populations. En France, AREVA – COMURHEX traite le quart du nucléaire mondial dans son usine à Narbonne et rejette les sous-produits dans des bassins à l'air libre. Après passage dans un réacteur, la France est un des rares pays à s'être lancé dans le retraitement du combustible. La raison est historique : la récupération du plutonium pour la bombe. Depuis, on lui a cherché et trouvé un autre usage dans les combustibles des réacteurs civils en mixant uranium et plutonium et en utilisant un peu d'uranium appauvri.
Mais le retraitement est une impasse. Même en envoyant des déchets en Russie, même en qualifiant de « matière », des déchets dont on dit qu'ils serviront plus tard, il ne permet d'économiser qu'autour de 10% d'uranium au prix d'un risque supplémentaire considérable : les milliers de tonnes de combustibles entreposés à La Hague (pour mémoire, ce site est le seul qui a vu son espace aérien protégé après 2001, un avion sur la Hague ferait des dégâts inimaginables).
Et la question des déchets n'est toujours pas réglée : ni les déchets hautement radioactifs à vie longue dont le rapport Roussely dit qu'il faut accélérer la démarche pour l'enfouissement, ni les déchets moyennement radioactifs à vie longue pour lesquelles aucune solution n'est en vue, sans compter la quantité phénoménale de déchets qui vont émerger du démantèlement ! Aucune industrie dangereuse n'a été autorisée à se développer à une telle échelle sans avoir au préalable trouvé une solution pour les déchets. Encore une spécificité du nucléaire !
Lire la suite… http://fne.asso.fr/fr/deluge-nucleaire-au-cur--de-lete-.html?cmp_id=33&news_id=1751&vID=
Rendu public sous forme de synthèse, le rapport Roussely sur l'avenir de la filière française du nucléaire civil fait (selon notre fédération France Nature Environnement), feu de tout bois :
http://www.elysee.fr/president/root/bank_objects/Synthese_ROUSSELY.pdf
Il propose de sortir la politique énergétique du MEEDDM pour en faire un Ministère à part entière, rattaché au Premier Ministre avec une direction dédiée au nucléaire.
Il met en garde contre l'ASN qui donne des avis de façon un peu trop indépendante : « L’exercice du droit et du devoir de communication de l’ASN concerne des sujets complexes et est particulièrement délicat. Il convient d’éviter que des événements de portée très limitée conduisent à jeter une suspicion injustifiée sur l’ensemble d’une technologie. »
Il suggère que la France se dote d'une gamme de réacteurs nucléaires diversifiés à proposer à l'exportation en évitant d'en rajouter sur la sécurité : « La seule logique raisonnable ne peut pas être une croissance continue des exigences de sûreté. »
Il suggère de chercher à prolonger la durée de vie des centrales jusque 60 ans
Il ne manque qu'une seule chose dans le rapport : la date du prochain accident grave !
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